En 1959, Brigitte Bardot commence le tournage de "Babette s'en va-t-en guerre" au côté du jeune premier de l'époque Jacques Charrier. "Il était le nouveau Gérard Philipe, romantique, beau, bien élevé et, que demande le peuple, fils de colonel, de surcroît. La grande roue du destin s'était mise à tourner."
"Le bonheur est du chagrin qui se repose" Jacques Charrier.
Brigitte et Jacques tombent amoureux, mais celle-ci n'est pas célibataire. "Toute la journée au studio, je voyais Jacques, je déjeunais avec Jacques, je jouais l'amour avec Jacques et le soir en rentrant à la Paul Doumer, je voyais Sacha, je dînais avec Sacha, je dormais avec Sacha...en rêvant de Jacques !" Sacha Distel étant en tournée, Brigitte en profite pour passer ses nuits avec son nouvel amour. Jacques, de son côté, est persuadé que cette dernière a bel et bien rompu avec son chanteur. "Je le lui avais plus ou moins laissé croire."
Le couple sur le plateau de "Babette"
Mais un soir, Sacha rentre, convaincu de faire une bonne suprise à sa belle! "Jacques, eberlué, enfilait son pontalon en vitesse, pensant qu'un bon cassage de gueule allait clarifier une fois pour toute la situation." Brigitte se précipite sur la porte de la chambre à coucher afin de la verrouiller, et s'enferme ainsi avec Charrier à double tour. "Ils se parlaient Sacha et lui a travers la porte, tapant chacun de son côté sur cette malheureuse, s'injuriant mutuellement, se promettant coups et blessures, mort et mille morts! [...] Jacques voulu me prendre la clef! N'étant pas assez forte pour lui résister, j'ouvris la fenêtre et la laissait tomber dans la rue, sept étages au-dessous!" "Sacha finit par partir avec force claquements de portes. Puis le calme revint!"
Ne supportant pas la célébrité et la liberté de sa concubine, il est parfois agressif, voire violent. Des disputes éclatent.
"J'étais très mal dans ma peau. Si mal qu'un jour, le 22 Avril 1959, Jacques me prit entre quatre yeux et me déclara que j'avais besoin d'avoir un enfant, [...] un enfant à moi qui serait ma vie, mon Dieu, ma chair tout le reste me paraîtrait dérisoire, inutile, stupide. Jacques m'aimait follement, voulait mon bonheur, me voulait pour femme et voulait un enfant de moi. Je voulais le croire, je le crus."
Comme tous les "monsieur Brigitte Bardot", Jacques Charrier fait maintenant la une des magazines, seul ou avec la star
" Pour préserver l'honneur de la famille, je devais me marier et vite !!! "
Le mariage a lieu le 18 juin 1959 à Louveciennes dans une cohue indescriptible. Brigitte revêt une robe de mariée très inhabituelle : "J'avais ce jour là, une robe en vichy à carreaux roses et blancs faite par REAL" La mode est lancée !
Et Brigitte tombe enceinte.... Elle se met à vomir, chaque cigarette la rendant malade, l'odeur du fond de teint lui donnait des hauts le coeur et les effluves de cuisine la nausée !
L'évènement est évidemment en couverture de tous les journaux !
Jacques est alors appelé sous les drapeaux, nous sommes en pleine guerre d'Algérie. Il entame une grève de la faim, essaye de se faire passer pour un déséquilibré psychique, simule une dépression nerveuse, et afin de mettre toutes les chances de son côté, il ne s'alimente plus, ne dort plus et ingurgite des litres de café et plusieurs somnifères. Malgré tout, l'armée le décrète "bon pour le service". Le couple décide, avec l'aide d'un ami docteur, de faire prendre différents médicaments à Jacques. "Il était devenu hâve, ses yeux étaient cernés et ourlés de rouge. Son état nerveux était alarmant! Sa faiblesse incommensurable! J'étais affolée !" Brigitte ne sortait plus de chez elle, cernée par les photographes. Elle vivait avec des perruques sur la tête, ne pouvant plus se rendre chez le coiffeur. "Un jour, je décidais, perruque noire sur la tête, d'aller chez Dessange me refaire une beauté. " Jacques la surprend et lui interdit formellement de quitter l'appartement. "J'irai quand même !" lui lance-t-elle. "La gifle partit avant que j'eus le temps de la prévoir. Ma tête alla cogner durement contre le placard et le fracassa, laissant une brêche dans la moulure! [...] Je sentais ma tempe battre très fort au rythme de mon coeur. Je restais longtemps à terre recroquevillée sur moi-même en pleurant." Après ce malheureux évènement, plus rien n'est pareil. "Depuis cette gifle mémorable, je regardais Jacques avec haine. J'attendais maintenant son départ pour l'armée, souhaitant qu'il y reste le plus longtemps possible et qu'il me foute la paix." Il part pour l'armée mais revint en réforme provisoire quelque temps plus tard.
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