Le film
Les photos
EN AMOUR BIOGRAPHIE DISCOGRAPHIE ANIMAUX FILMOGRAPHIE COUVERTURE INTERVIEW BARDOT DECO Et dieu créa la femme
Tourné pendant l'été, Et Dieu créa la femme sort le 28 novembre dans les salles parisiennes. Le succès est d'abord assez lent à venir : lancé le même jour, L'Homme et l'Enfant de Raoul André, lui fait concurrence sur des thèmes apparemment voisins, Côte d'Azur et jolies filles. Si le film de Vadim a obtenu le renfort de Curd Jürgens, celui d'André, auteur de treize longs métrages dont trois pour la seule année 1956, met en avant Eddie Constantine , la vedette masculine numéro un du moment. Et face à Bardot, il abat un autre atout maître : Juliette Gréco, la madone de Saint-Germain-des-Prés. La critique reprochait la facilité du sujet et le choix des acteurs, hormis Jurgens et jugeait Bardot sans indulgence, trouvant qu’elle avait le verbe traînant et l’articulation douteuse. Plus direct, Paul Reboux disait que B.B. avait le physique d’une boniche et la façon de parler des illettrés. Du coup, l’exclusivité des salles des Champs-Élysées ne dura que la moitié du temps prévu par le contrat. Par contr e, les États-Unis réservèrent un accueil triomphal au film. La "Bardot mania" que suscita le film fut d'abord un phénomène américain avant d'être français. Passé relativement inaperçu malgré quelques manifestations vertueuses, les violentes tentatives d'interdiction outre-Atlantique attirèrent la curiosité du public américain qui en fit un véritable succès. Les instances catholiques de Lake Placid tentèrent notamment d'acheter tous les billets du cinéma exploitant et menacèrent d'excommunication quiconque verrait le film. Les ligues de vertu se déchaînent contre celle qu'ils appellent "la créature de Satan". A Philadelphie, deux directeurs de salles de cinéma sont arrêtés pour avoir projetés le film qui est même banni à Dallas. En france séance après séance, le film conquiert finalement son public. les spectateurs comprennent qu' "Et Dieu créa la femme" n'entre pas dans les catégories habituelles . Il n'a pas été tourné en studio, comme c'est alors la règle, mais en décors naturels et en extérieurs. Le film n'est donc pas seulement "situé" mais il transporte dans un Saint-Tropez encore paradisiaque, proche des romans de Pagnol ou de Giono, peu bâti, presque sans voitures, où l'autocar s'arrête au gré de ses passagers. "Et Dieu créa la femme" ne manque ni d'élégance ni d'habileté, et le ton assurément nouveau qui l'anime est celui d'un homme qui avait une prescience certaine de l'évolution de la sensibilité contemporaine. Ainsi, les tenues provocantes de Brigitte Bardot surprirent moins les spectateurs que sa volonté de jouir sans entraves. Faisant fi des travaux ménagers, elle imposait une nouvelle féminité à la recherche de son plaisir, et en particulier de sa liberté sexuelle. Les codes moraux vacillants et les censures s’assouplissant progressivement, B.B. devient donc l’incarnation d’un rêve collectif, la réponse à une attente non formulée d’une nouvelle génération de consommateurs. Bardot n'est plus une starlette. Elle devient un mythe ou pour certains un objet de scandale pour la sensualité sulfureuse qu'elle dégageait. À l’Exposition Universelle de Bruxelles en 1958, le Pavillon du Vatican avait réservé une salle aux saints, au Bien, aux miracles, alors qu’une autre était dédiée aux méfaits du Mal, du démon, de la luxure et de l’enfer. Dans cette dernière, une photo de B.B. dansant le mambo endiablé de Et Dieu créa la femme représentait le vice sous toutes ses formes. L’image et la vie de l’actrice étaient associées au scandale, à l’immoralité, au péché de chair, au symbole de la dépravation.
<<< RetourLes photos
Les oeuvres sont soumises aux droits d'auteur. Sans autorisation des ayants droit, nous nous engageons à en retirer l'affichage en cas de demande de leur part.
Accueil Le forum Remerciements Contact Liens Référencement EN AMOUR BIOGRAPHIE DISCOGRAPHIE COUVERTURE INTERVIEW FILMOGRAPHIE Le film
ANIMAUX LIVRES